Ma 1ère compétition au coaching

Comme je l’avais dit dans un précédent article, je n’ai pas participé au championnat de France cette année. 
Mais j’y suis allée en tant que coach pour une athlète (Olivia, catégorie junior - 65 kg classe B). Un autre athlète aurait dû être de la partie, mais malheureusement, il n'a pu se présenter.

Premier retour : c’est cool d’être coach ! 
Autre chose, pas le même stress, plus de possibilités de regarder les combats, de vivre la compétition de A à Z et une autre forme d’excitation. 

Mais un coach ça consiste en quoi ? 

Le plus important est d'être là pour ses combattants, d'apporter calme et sérénité, tout en maintenant la motivation par des petits mots, des petits discours, des petits gestes ! 

C'est aussi gérer la compétition du combattant, afin qu’il soit opérationnel le jour et l’heure de son combat. Par exemple, vérifier qu’il a bien tous ses papiers (bon là je dois encore bosser), bien être au courant de l’ordre des combats pour gérer le temps (là c’est l’organisation qui devra faire mieux), retourner à l'hôtel si nécessaire : rester dans le public sur une journée complète (car pas de combat prévu) n’étant pas toujours une bonne chose car fatiguant (bruit, position inconfortable, position statique).  

C’est cadrer le combattant, le guider dans sa chauffe, dans sa façon d’aborder le combat, de l’aider à gérer le stress (si besoin), transmettre des ondes positives. 

Là, ce n’est pas forcément l’aspect technique des choses, mais l’aspect organisationnel. Ayant été de l’autre côté de la barrière, je sais que c'est agréable d’avoir un coach, qui s’occupe de tout ça et qui apporte au final une sérénité dans le sens : "c’est bon je n’ai pas à m’occuper de cela". Le combattant n’a alors qu’une chose à penser, faire son combat et gagner :) 


Il y ensuite la partie préparation du combat. 

Première chose, connaître le numéro du combat, vérifier la couleur (rouge ou noir) et faire un calcul savant, pour savoir combien de temps avant faut-il se préparer. Les combats défilent, on compte environ 6 min par combat, si le combat est le n°25, faut commencer la chauffe entre le n°10 et 15. 

La chauffe : on part à la salle de chauffe avec tout l’équipement dans la bonne couleur (pour rappel le combattant Sanda en amateur aura un casque, un plastron, des gants et des protèges tibias pieds si classe B).

Le combattant fait sa chauffe cardio seul (entre 8 et 12 min de footing, levée de genoux, talons ...). 
Ensuite, il passe à la chauffe articulaire, qu’il adapte à sa pratique -> mouvements lents de chaque coup de poing, coup de pied, technique de saisie/projection dans le vide.

Puis la chauffe sur cible (paos et pattes d’ours), d’abord tranquille puis petit à petit on monte en cardio, on accélère, on travaille des enchaînements (les points forts du combattant), qui seront utilisés pendant le combat. Le coach mouille un peu le chemise ! 

La partie «lutte», là le coach mouille vraiment la chemise !! Il est important de faire travailler les techniques de projections, qui pourront être utilisées, mais aussi les techniques de défense sur projections ou saisies de jambes.

Une petite pause s’impose. Le combattant reste toujours actif ; en sautillant sur place par exemple, en faisant des montées de genoux, en travaillant ses poings en shadow léger. Le coeur ne redescend jamais complètement.

La grosse chauffe est passée. On fait un gros point stratégie, même si celui-ci a déjà été abordé tout au long de la chauffe. Et jusqu’au combat, on refait taper le combattant sur cibles, du court mais du intense et puissant. Toujours un travail sur les points forts, on ne va pas s’amuser à se lancer dans des mouvements non maîtrisés !!

Le moment du combat approche, on se présente à l'arbitre, qui vérifie l’équipement et la taille des gants et on vient se placer près de la surface de combat (où le précédent se déroule). Là, le combattant est dans sa bulle, le coach le laisse se concentrer, lui redonne quelques conseils, les points importants de la stratégie. Et puis le combattant est appelé. On vient se placer de son coté de la plateforme, dernières phrases pour motiver, chauffer le combattant et il monte sur la plateforme. A lui de jouer ! 

Pour vous dire, j’étais peut être tout autant stressée, que si c’était moi qui combattait. C’est une sensation bizarre, les mêmes symptômes, sauf qu’on sait qu’on ne se prendra pas de coups !! On vit le truc autrement, mais on le vit quand même. C’est super excitant ! 
On est de l’extérieur, mais pas totalement, on veut tout autant gagner, parfois on a même envie de monter sur la plateforme pour aller aider son athlète !!! 

On donne les consignes, on recadre, on essaie de guider, on crie, on a des mouvements d’humeur, on regarde les coaches adverses, les arbitres pour essayer de percer un mystère quelconque :)

Les phrases suivantes sont répétées et répétées encore 
- monte ta garde, monte ta garde, monte ta garde
- déplace toi, tourne, sors de là
-l’axe, vise l’axe, c’est ouvert là, allez l’axe
- tes poings, travaille tes poings
- on se calme, sors de là, relève toi, calme toi, monte ta garde
- arrête de faire ça 
- a toi là, attaque, allez attaque, décision décision
- allez c’est pas grave, retourne y, reprend, relève toi
- c’est bien, nickel ça, bravo, au top, allez encore ça passe ça passe 
- ....

Le 1er round se termine. On connaît la décision. On redonne les consignes, on engueule s’il faut, on secoue si nécessaire, on encourage. Bon dans notre cas, c’était plutôt des encouragements quand même !! C’était ses premiers combats, premières montées sur la plateforme avec un mental d’acier contre des adversaires plus âgées et avec quelques combats en plus. La 1ère très technique, la 2nde plus bourrine, mais efficace sur un ou deux coups, et qui attendait en contre. 

Puis la fin du 2ème round, la décision finale, défaite sur les 2 combats. Mais dès la sortie, le coach est là pour féliciter, pour mettre en avant les points positifs, que les adversaires en face étaient plus coriaces, plus expérimentées.

Le combat se termine, le combattant part faire un footing de récup pour limiter les effets du lactique sur les muscles, car faut pas croire, les rounds Sanda, c’est du costaud !! 

Le coach peut souffler comme l’athlète et la pression a disparu. Les sensations sont bonnes, sentiment du travail bien fait. La défaite OK, mais quand son combattant a tout donné, la satisfaction est de rigueur !

C’était notre première compétition à toutes les 2, premiers combats pour Olivia, premier coaching pour moi et qu’une envie, repartir sur une autre compétition comme coach, mais quand même comme combattante aussi :) 

Rendez vous en mai pour ce 2ème point !!! 

La médaille de bronze d'Olivia





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