Cela faisait 4 ans que je ne m'entrainais plus spécifiquement en Sanda. Mais les 1er amours reviennent toujours à la surface à un moment donné.
Je ne saurais pas vraiment vous dire pourquoi j'ai voulu reprendre. Mais juste que j'en avais envie.
Alors j'en ai parlé à mon coach Pierre Yves Roquefère, qui connait quand même plus que bien la discipline et qui sait de quoi je suis capable. Et, une fois encore, il m'a soutenu dans ma démarche.
On a fixé ensemble un planning avec en ligne de mire les championnats région qui avaient lieu en décembre 2017. Parallèlement, je ne voulais pas lâcher le K1, alors j'ai cherché un club pour m'accompagner dans cette discipline tout en poursuivant le Sanda dans mon club (Shaolin Tao Montpellier).
Il fallait donc gérer au mieux la planification, mais avec un bon outil (Ekyno), un coach rigoureux, méthodique, investit et me connaissant très bien, un programme a vu le jour !
Reprise du cardio bien entendu avec 1 fois par semaine une séance fractionnée en 15/15 (Effort/Récup active (= en mouvement)).
Reprise de la muscu, mais sur un travail de force avec des séries en force 6 (répétitions) ou force 4. Sur des exercices que je connais et pratique depuis de nombreuses années et que j'ai appris à aimer avec le temps : développé couché, squat, soulevé de terre, tirage rameur, tirage rowing menton.
Et une grosse organisation pour alterner, sans trop pousser la machine, entre les entrainements de K1 et ceux de Sanda.
Jusqu'en octobre tout se passait très bien, puis j'ai eu un accident à l'entrainement, où je me suis fait ouvrir le long du nez (5 points de suture et un KO en prime). Un bon coup d'arrêt. Quand j'ai repris, je me suis fait mal au poignet sur une séance au sac. J'ai trainé ce problème, ai dû arrêté la muscu et me soigner. Je ne faisais plus qu'une séance de fractionné / semaine et 2 à 3 entrainements dans mes spécialités sportives. Par ailleurs, j'ai accusé une grosse fatigue sur cette même période.
Une préparation physique entrecoupée par des soucis physiques ou psychologiques n'est jamais super. Mais tant que le mental suit, ça peut tout de même passer.
Et c'est passé lors de mon combat contre la championne de France sortante (qui était donc en région).
Quand je revois mon combat, je peux vraiment dire que c'était un de mes plus mauvais combats en carrière. Je l'ai joué au vice en sortant mon adversaire 2 fois / round de l'espace de combat, ce qui m'a permis de me qualifier. Mais je n'ai rien démontré et étais loin d'être satisfaite. Mais parfois, il faut savoir se contenter du résultat.
Suite à cette victoire en région, j'ai enchainé, une semaine après, avec le championnat régional K1 et cela s'est mieux passé. Victoire par arrêt de l'arbitre au 3ème round (écart de niveau important et une arcade au passage !) Un mois de décembre, au final satisfaisant par le résultat, mais pas totalement par la façon d'y arriver.
Suite à cette victoire en région, j'ai enchainé, une semaine après, avec le championnat régional K1 et cela s'est mieux passé. Victoire par arrêt de l'arbitre au 3ème round (écart de niveau important et une arcade au passage !) Un mois de décembre, au final satisfaisant par le résultat, mais pas totalement par la façon d'y arriver.
Je ne me suis pas arrêtée, car je devais avoir un combat pro en Sanda fin janvier 2018. Une période de fin d'année sans excès, sans gros repas arrosés, tout dans la demi mesure !! Mais ce combat n'a pas eu lieu, mon adversaire ayant déclaré forfait quelques jours avant. J'avoue, sur le coup, avoir été un peu dégoutée, mais bon c'est ainsi.
J'en ai alors profité pour mettre en pause la prépa physique intensive et régulière entamée dès septembre (sans un vrai arrêt estival en plus). Cela ne veut pas non plus dire se tourner les pouces, mais plutôt s'entrainer plus légèrement (pas de muscu, pas de cardio toutes les semaines). J'en avais vraiment besoin et cette période d'1 mois m'a fait le plus grand bien.
Et ainsi, fin février après ma semaine hivernale au ski (sans blessure), j'ai à nouveau suivi un programme de prépa, qui m'a amené au championnat de France Sanda le 7 avril 2018.
Cette fois, pas de bobos, de blessures et un état de forme que je n'avais pas eu depuis longtemps.
C'est là où être suivie par un pro fait toute la différence. Un programme calibré au millimètre près, un échange de tous les jours avec mon coach, une ré adaptation à tout moment, une oreille attentive sur les petits bobos ou états de fatigue. Voila certainement une des clés du succès.
Puis a eu lieu le championnat de France. 3 ans d'arrêt (mon dernier combat Sanda remontant à mai 2015) à Londres), mais un autre sport découvert avec le K1, une place de vice championne de France en 2017 et 2 stages équipe de France, qui ont suivi. Pas de sélection mais une nouvelle bonne expérience.
Ce championnat de France, je l'ai pris au sérieux, avec rigueur, envie, et méthode, mais je n'étais pas stressée, sauf 5 combats avant mon 1er combat ☺️
La préparation physique faite en amont m'a donné confiance en moi et en mes capacités physiques. Mon entraineur a été d'un soutien de tous les jours, à me dire de croire en moi et de commencer mes combats en championne d'Europe (2014 ... c’est loin déjà). Le mental joue bien entendu énormément. Quand on approche d'une compétition, parfois on doute plus car on se pose des questions. Mais ce sont des émotions parasites comme dirait mon coach. Des parasites qui font baisser ta jauge d'énergie.
C'est ce qui m'était arrivée en décembre lors des championnats région. Je me suis mise une pression de fou, car je revenais de 4 ans, qu'il fallait que je montre que je sais encore faire du Sanda. Que je me le prouve à moi même. Je suis passée vraiment pas loin de la correctionnelle comme on dit. Mais m'a certainement fait grandir pour la suite.
Le 1er combat
Je combattais contre une adversaire, qui avait fait championne du Monde de Kempo semi contact.J'ai la chance que mon coach ait la double casquette préparateur physique/entraineur. Nous avions mis en place 2 stratégies à appliquer dans le combat. Une qui était de cadrer mon adversaire et de travailler lourdement sur 3, 4 frappes ou projections et l'autre qui était d'attendre une attaque pour remiser aussi vite. Il est évident, que ces stratégies sont des bases mais qu'au fil du combat il est souvent nécessaire de s'adapter.
J'ai commencé le combat en mettant la pression sur mon adversaire, lui faire savoir que j'étais là et en travaillant sur 3 attaques grand max. Rapidement en poing, j'ai trouvé la cible. Un saignement de nez qui a commencé au milieu du 1er round. J’ai bien évidemment insisté sur cette partie du corps. Tout combattant l’aurait fait et j’ai continué à dérouler le game plan en écoutant attentivement mon coin pour re adapter à tout moment la stratégie ou insister sur des attaques précises par exemple.
Au 2nd round, le nez s’est cassé (mon adversaire me l’a dit après le combat) et elle n’était plus trop dedans. J’ai poursuivi mon travail avec sérieux, rigueur, perception sans m’enflammer comme je sais parfois le faire et cela a marché. Le combat a été stoppé par le coaches adverses en milieu du 2nd round.
Un grand soulagement mais il ne fallait pas se démobiliser, car j’enchaînais un 2eme combat, 40 min après.
Le 2eme combat
Ma 2eme adversaire était fraîche, car n’avait pas combattu par forfait de ma 1ere adversaire. Rapidement le coach a vu des ouvertures au niveau du plastron et la l’objectif c’était du coup de pied direct (2 points), et un enchaînement derrière en poing. Je devais aussi travailler mon coup d’œil et me déplacer plus vite qu’elle. Elle n’a, heureusement pour moi, pas trouvé la solution et j’ai gagné à la décision en 2 rounds.
Cette 2eme adversaire fut un peu plus coriace physiquement. Sur le 2nd round, j’ai appris à gérer mon avance tout en marquant des points faciles, afin de ne pas non plus puiser dans la réserve. S’il avait fallu je l’aurais fait, mais il faut aussi savoir gérer un combat. Ce que je n’avais pas réussi à faire l’an passé en finale des France en k1.
Et oui, un bon combattant est une personne qui sait tirer des leçons de ses défaites, pour éviter de reproduire les erreurs passées.
Mais c’est aussi quelqu’un qui n’aime pas prendre de coups 😮
C’est également une personne un peu « folle », qui monte sur un ring pour donner et prendre des coups 😂
Mais surtout, c’est une personne qui se fixe des objectifs et qui fera tout pour les atteindre. Comme dans la vie de tous les jours au final !! Un bon combattant est aussi un champion dans sa vie. Il essaie en tout cas !!
Mon 1er objectif, de gagner les championnats de France de Sanda, a donc été atteint et j’avoue que ça m’a fait énormément plaisir de me remettre à cette discipline et de ramener cette belle médaille d’or. J’en garde un excellent souvenir.
Mon 2nd objectif c’est pour bientôt. C’est celui de gagner les championnats de France de K1 le week-end du 12 mai. Et la boucle sera bouclée !!!
Plus qu’une petite semaine avant de remonter sur un ring et de donner, comme toujours, le meilleur de moi même. Aucun regrets à avoir, mais vivre à 1000% les aventures humaines et intenses qu’offrent la compétition et le haut niveau !
Remerciements
Mon chéri pour son soutien incomensurable de tous les jours et son aide précieuse dans la gestion de mon alimentation.
Ma maman, qui malgré sa peur bleue de me voir sur un ring, me soutient toujours même à distance et m’envoie de bonnes ondes !
Mon entraîneur Pierre Yves
Le Saint Georges d’Orques boxing club et ses 2 coaches Laëtitia et Roxane qui m’ont accueilli les bras ouverts en novembre 2017.
La Gong Académie et son coach Anthony Lim, qui était dans mon coin lors des championnats de France Sanda.
Et bien entendu tous mes partenaires d’entraînement, toujours la pour m’aider à progresser et accepter de prendre des coups !!
Enfin mon sponsor des débuts Gerard Brevet et sa société Best Guards, l’équipe du centre de cryothérapie CryoMed Millénaire à Montpellier, mon ostéo François Valette (mon monsieur miracle) et ma Kine Laure Cochin de Kine Santé Sport à lattes (ma 2eme madame miracle) !
Et tout ceux et celles qui m’encouragent, me suivent de près IRL ou sur les réseaux sociaux !
Un sport individuel OUI, mais jamais vraiment seule au final !! 😀